L'aquaculture
nationale a le vent en poupe. La filière qui s'est fixé pour objectif
d'atteindre 200 000 tonnes de produits de mer et de créer 50 000 emplois
directs à l'horizon 2020, vient de se doter d'un plan clair susceptible
de pousser vers la réalisation de ces objectifs ambitieux.
Dévoilé
le 14 avril à Martil, dans la région de Tétouan, devant Sa Majesté le
Roi Mohammed VI, le plan Aquaculture Maroc, qui s'inscrit dans le cadre
de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement du
secteur halieutique, est doté d'un budget global de 1,3 milliard de
dirhams. L'objectif fixé par la tutelle à travers l'Agence nationale de
développement de l'aquaculture (ANDA) est de baisser la pression sur la
ressource halieutique et de s'insérer dans la tendance observée à
l'international puisque sur les 34 millions de tonnes de produits de mer
consommés dans le monde, environ 50 % proviennent d'élevages aquacoles.
Au Maroc, cette part est quasiment nulle pour le poisson. Tout au plus,
on relève quelques élevages d'huîtres et autres coquillages. C'est donc
la raison de la signature de dix conventions relatives au développement
de projets aquacoles dans l'océan Atlantique (baie de Dakhla) et en
Méditerranée, devant SM le Roi Mohammed VI.
Visant la mise à niveau
et la modernisation des différents maillons de la chaîne de valeur du
secteur halieutique, ainsi que l'amélioration de sa compétitivité et de
sa performance, ces conventions portent sur la réalisation de cinq
fermes de conchyliculture et d'une écloserie conchylicole ainsi que
quatre fermes de pisciculture et d’une d'écloserie piscicole sur les
littoraux océanique et méditerranéen. Devant générer quelque 600 emplois
directs, ces premiers projets permettront une production annuelle
globale de 23 000 tonnes de poissons, 1 540 tonnes de coquillages, 70
millions d'alevins et 60 millions de naissains.
Dans le cadre de la
planification aquacole 2013-2017 et afin d'assurer une bonne
exploitation des espaces pouvant faire l'objet de projets aquacoles,
l’ANDA a procédé en 2013 au lancement de plans d'aménagement de trois
zones identifiées à vocation aquacole (régions de la Méditerranée
orientale, de Souss-Massa-Drâa et de Oued Eddahab-Lagouira). Deux plans
d'aménagement seront par ailleurs lancés en 2014, qui concerneront les
régions d'El Jadida et de Tan Tan-Boujdour. Ces cinq régions à fort
potentiel halieutique peuvent abriter 90 projets aquacoles d'une
capacité de production annuelle globale estimée à plus de 200 000
tonnes.
Mohammed Masmoudi, Libération (Rabat) – AllAfrica 17-04-2014